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Mes livres techniques
Les études récentes ont démontré que dans l'immense majorité des cas, la consultation d'un site Internet n'excède pas 3 minutes. J'ai donc fait en sorte de créer ici un condensé de toutes les notions techniques liées à la macrophotographie, pour qu'un parcours de quelques secondes à peine vous permette déjà d'y voir plus clair sur le domaine.
Certaines notions ont évidemment été éludées par souci de concision : si vous recherchez un contenu plus exhaustif, je vous invite à vous orienter vers l'un de mes deux ouvrages.
Mon premier livre, dédié à la macrophotographie dite technique est paru en mai 2009, puis a été réédité en 2022. Les bases de la photographie, la gestion de la lumière, les accessoires dédiés à l'augmentation du grandissement, le matériel, les techniques d'approche des insectes ou des araignées, la gestion des effets de transparence dans les gouttes d'eau et le focus stacking n'auront plus de secret pour vous.La Macrophotographie Numérique
Un second ouvrage, consacré cette fois exclusivement aux fleurs, parait en mars 2014. À la maison, au jardin botanique, en forêt, dans une prairie, en bord d’étang ou de rivière, toutes les techniques pour immortaliser ces beautés fragiles y sont décrites.
Photographier les Fleurs
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Définition
Avant d’entrer dans le vif du sujet – et comme le veut l’usage –, commençons par une petite définition : la macrophotographie (macro vient du grec « grand », « long », et photographie… je ne vous en dis pas plus) est une technique consistant à montrer en grand des sujets qui ne le sont pas à la base (à l’échelle humaine, j’entends). Les sujets les plus courants sont les insectes et autres araignées, les fleurs, etc., mais de nombreux photographes s’adonnent à leur passion dans des domaines aussi variés que l’horlogerie, la mécanique, la philatélie… Seule l’imagination limite les possibilités.
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Le grandissement
Mettons-nous en situation : vous venez de terminer la viste de mon site, qui vous a donné goût à la macro, vous êtes désormais mondialement célèbre et vous réalisez des expositions régulièrement – un peu d’optimisme ne fait jamais de mal. Lors de ces événements, les visiteurs intrigués par vos clichés vous posent la sempiternelle question : « C’est grossi combien de fois ? » Deux choix de réponse s’offrent alors à vous :
• répondre « c’est grossi 3 fois », ce qui signifie que, prévoyant que vous êtes, vous avez calculé le rapport entre la taille de la bestiole affichée sur votre tirage et sa taille réelle. Il est alors évident que, si votre cliché avait été deux fois plus gros, le facteur de grossissement s’en serait vu doublé ;
• répondre « c’est au rapport de grandissement 1:1 », notion indépendante de la taille du tirage, comme nous allons le voir ci-après.
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Le rapport de grandissement
Le rapport de grandissement est une mesure utilisée en photographie macro pour décrire le degré de grossissement d'une image par rapport à la taille réelle de l'objet photographié. Il indique combien de fois l'objet est agrandi sur le capteur de l'appareil photo ou sur le plan focal de l'instrument optique utilisé.
Par exemple, un rapport de grandissement de 1:1 signifie que la taille de l'image est égale à la taille réelle de l'objet, ce qui est souvent appelé "grandeur naturelle". Un rapport de grandissement de 2:1 signifie que l'image est agrandie deux fois par rapport à la taille réelle de l'objet.
Du point de vue de la terminologie, on parlera de « macrophotographie » au sens strict pour des rapports de grandissements supérieurs ou égaux à 1:1. Pour des rapports moindres, on préférera utiliser le terme « proxiphotographie ». Et, à contrario, passé le rapport 10:1, on s’aventurera dans la « microphotographie ».
Par convention (et logique un peu aussi), les rapports supérieurs à 1 seront notés X : 1 (exemple: « 3:1 » pour un facteur de grandissement x 3), et ceux inférieurs 1 : X (exemple : « 1:2 » pour un facteur de grandissement de x 0,5).
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Appareil reflex ou hybride ?
Le choix va être simple : si le budget n’est pas un problème, orientez vous vers un hybride plein format (24 x 36 mm). Sinon, un reflex de moins de dix ans (que vous pourrez certainement trouver pour une bouchée de pain sur le marché de l’occasion) sera un parfait compromis : leur qualité d’image et les résolutions de leur capteur seront largement suffisantes, quelle que soit l’utilisation que vous destinez à vos clichés (visez au moins 20 mégapixels si vous souhaitez exposer vos oeuvres).
Reflex ou hybride, les points suivants doivent attirer toute votre attention au moment de l’achat :
• le viseur : le choix du cadrage se fait souvent au millimètre et il est toujours frustrant de constater que la photo finale n’est pas exactement celle prévisualisée dans le viseur au moment de la prise de vue. Orientez-vous donc vers un appareil possédant un viseur lumineux, pour faciliter la visée, et couvrant une large partie de l’image (le mieux étant toute l’image, évidemment, mais cette option est souvent de série sur les reflex plus onéreux)
• la gestion de la sensibilité : la macrophotographie est très exigeante en termes de lumière ; un appareil offrant une bonne gestion des hautes sensibilités vous permettra de travailler à des vitesses d’obturation plus confortables ;
• l’autofocus : même si ce système est relativement peu employé en macro pure, un système autofocus performant vous permettra d’augmenter vos chances de réussite en proxiphotographie, notamment par conditions climatiques difficiles (par grand vent, par exemple)
• le nombre de pixels : moins indispensable que les autres éléments, mais un grand nombre de pixels vous permettra de recadrer votre image au moment du posttraitement, et ainsi de rectifier les erreurs de cadrage effectuées durant la prise de vue. Il est évidemment hors de question de privilégier l’appareil ayant le plus de « mégapixels » pour la simple et unique raison qu’il en possède plus que ses concurrents. Cet argument est juste à considérer comme un petit plus.
• le confort d'utilisation : avant d'acheter un appareil, prenez-le en main et voyez s'il vous correspond !
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L'objectif macro
Comme son nom l’indique, l’objectif macro est, parmi les objectifs existants, celui qui donnera les meilleurs résultats en macrophotographie. Cela est principalement dû à sa formule optique, spécialement étudiée pour donner des résultats optimaux à tous les rapports de grandissement.
Les objectifs macro sont donc conçus pour délivrer la plus petite distance de mise au point possible, permettant à l’observateur de se rapprocher physiquement de son sujet. On nomme « distance minimale de mise au point » la plus courte distance au sujet qui permet de réaliser une mise au point.
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Les bagues allonge
Les bagues-allonges sont de simples tubes métalliques (sans optique, donc) que l’on positionne entre le boîtier et l’objectif. On augmente ainsi le tirage (comprenez la distance entre le boîtier et l’objectif ), ce qui a pour conséquence directe de diminuer la distance minimale de mise au point (et donc de permettre de se rapprocher du sujet).
Contrairement aux bonnettes, les bagues n’occasionnent aucune perte de qualité (car dépourvues d’optique) et s’adaptent sur la majorité des objectifs (macro ou non). Il est possible de les cumuler pour augmenter le grandissement, mais la perte en luminosité sera d'autant plus forte que le tirage est important.
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Les bonnettes macro
La bonnette est une lentille convergente (une loupe, quoi !) que l’on monte devant l’objectif et qui permet de diminuer sa distance minimale de mise au point par déviation des rayons lumineux, autorisant ainsi le photographe à s’approcher plus près de son sujet, donc à le voir plus gros.
Contrairement à la bague allonge, la bonnette provoque une perte de qualité, due, justement, à l’ajout d’un élément optique au système existant. Elle est cependant plus pratique à mettre en place que la bague, n'occasionne aucune perte en luminosité, et il est également possible de les cumuler pour augmenter le rapport de grandissement.
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L'inversion d'objectif
Cette technique consiste à placer devant l’appareil un objectif (généralement, une focale fixe et très souvent un 50 mm) en position inversée (la lentille frontale fait face au boîtier) dans le but d'augmenter le rapport de grandissement.
Si elle permet de recycler de vieux objectifs pour s'essayer à la macrophotographie, cette technique possède tout de même quelques inconvénients : perte en luminosité, en qualité, et « vignetage » (assombrissement des coins de l’image) d'autant plus marqué que l'ouverture du diaphragme sera petite.
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La profondeur de champ
Il s’agit de l’espace dans lequel doit se trouver le sujet pour apparaître net sur la photo. Cet espace est délimité par deux plans parallèles à celui de la prise de vue (sauf dans le cas d’objectifs à bascule).
Elle dépend de plusieurs paramètres :
• la focale de l'objectif
• le rapport de grandissement
• la distance au sujet
• la taille du capteur
• l'ouverture du diaphragme
On constate que la profondeur de champ est d’autant plus grande que le diaphragme est fermé. De plus, sachez que sa répartition par rapport au plan de mise au point obéit à la règle des tiers : 1/3 en avant et 2/3 en arrière, c’est-à-dire que si je vise, sur une règle graduée, la graduation « 10 cm », et en supposant que j’ai fermé mon diaphragme de manière à avoir 3 cm de profondeur de champ, la zone de netteté s’étendra approximativement entre les graduations « 9 cm » et « 12 cm » (dans la pratique, en macro, on constatera que la répartition est plus équilibrée : 1/2 devant et 1/2 derrière). -
Les types de flashs
L'utilité d'un flash en macrophotographie réside dans sa capacité à fournir une source de lumière supplémentaire et contrôlable. Lorsque l'on photographie des sujets de très près, la quantité de lumière disponible peut être limitée, surtout dans des environnements peu éclairés. Le flash permet de compenser ce manque de lumière, assurant une exposition adéquate du sujet et offrant la possibilité de figer les détails fins.
Il existe trois grands types de flashs.Le flash intégré
AvantagesInconvénients• Aucune dépense supplémentaire
• Gestion simplifiée de la batterie (une seule pour le flash et l'appareil)• Peu puissant
• Taille réduite (donc ombres très marquées)
• Ombre portée lors des forts grandissements (voir schéma)
Le flash cobra
AvantagesInconvénients• Puissant
• Orientable (haut-bas et gauche-droite)
• Compatible avec les vitesses d'obturation rapides
• Surélevé donc aucune ombre portée
• Peut être utilisé en maitre / esclave pour créer des lumières complexes• Coût supplémentaire
• Batterie indépendante (avantage ou inconvénient ??)
Le flash annulaire et le flash à têtes réflecteurs
AvantagesInconvénients• LE flash macro par excellence
• Maitrise parfaite de l'éclairage du sujet
• Constitués de deux (ou plus) éléments indépendants pour modeler la lumière• Peu puissant (risque de fond noir si aucun flash d'appoint)
• Onéreux
• Batterie indépendante (avantage ou inconvénient ??)
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La règle des tiers
La composition consiste à ordonner les objets ou les modèles sur la photo selon l’importance qu’on souhaite leur donner.
On dit qu’une composition est réussie si elle respecte la « règle des points chauds – ou forts », ou « règle des tiers ». Cette règle est régie par le sens de lecture des Occidentaux : en effet, ceux-ci « lisent » une photo de gauche à droite, de haut en bas, le parcours complet du regard sur la photo dessinant un Z.
En plaçant le sujet sur un point chaud, on s'assure que la composition est réussie :
La photographie n’obéissant pas à des règles aussi rigoureuses que les mathématiques, cette règle des tiers est à prendre comme un conseil, non comme une obligation : le photographe peut la contourner soit par souci de créativité, soit dans les cas de symétrie. La répétition du motif par rapport à l’axe de symétrie (représenté ci-dessous par le trait rouge vertical) va donner de la force au cliché.
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Le focus stacking
De l’anglais « focus » — mise au point — et « stacking » — empilement, le focus stacking (ou zédification) est, comme son nom l’indique, un procédé numérique permettant d’empiler des mises au point. L’idée donc de superposer plusieurs photos possédant des mises au point très légèrement décalées pour créer une photo globale, d’une profondeur de champ égale à la somme cumulée des profondeurs de champ de chaque photo ayant servi à son élaboration.
A titre d'exemple, la photographie suivante a été réalisée grâce à un empilement de 5 clichés (pour un tel rapport de grandissement - 5:1 - un seul n'aurait pas suffit) :
L’intérêt de ce procédé est triple :
• On peut potentiellement créer des photos ayant une profondeur de champ infinie, sans jamais se soucier de la diffraction !
• La qualité du bokeh est grandement améliorée
• Il permet parfois de sauver des séances photos, en générant un cliché « réussi » à partir de plusieurs mises au point « râtées »
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C'est tout pour la technique !
Je vous invite maintenant à visiter mes galeries photos, en espérant qu'elles vous donneront l’envie de sauter le pas et de vous aventurer dans ce biotope fabuleux qui peuple l’intimité de nos jardins.
Clément Wurmser